Dimanche22Décembre - Année B
Sainte Françoise Xavière Cabrini
Mémoire Facultative

TDernier quartier
"Femme, voici ton fils ! - Voici ta mère!" ~ Mèsi Bondié pou sékou Manman Notre-Dame !

Période de l’Indépendance jusqu'au Concordat (1804-1860)

 Bibliographie: 

- CABON Adolphe, Notes sur l'Histoire religieuse d'Haïti. De la Révolution au Concordat, 1789-1860. Port-au-Prince, 1933.
- GUILDAY Peter, The life and Times of John England, first bishop of Charleston (1786-1842). 2 vols. New-York, 1927.
- PAULTRE Hector, A propos des Eglises Baptistes d'Haïti. Port-au-Prince, sd.
- PIERRE André, Notes de Pierre André sur Haïti.  Cahier de 1791 (environ) à 1843. Archives de l'Archevêché de Port-au-Prince [36.21], p. 3-4.

 

 "Pendant notre guerre contre les Français en 1802 et 1803 il n'y avait dans le pays que simulacre de religion.

 

 Après l'évacuation des Français, l'Empereur Dessalines s'entendait si peu en religion catholique qu'il prit des laïques Haïtiens, anciens chantres, les fit prêtres, et les obligea à baptiser les enfants, à dire la Messe et à marier les citoyens, ce qui ne manqua pas de rejeter cette religion dans le dernier mépris.

 

 Ce ne fut qu'en 1806, après la mort de l'Empereur que l'Assemblée Constituante d'alors fit un effort jusqu'à consacrer dans la Constitution de cette époque que la «Religion Catholique, Apostolique et Romaine était la Religion de l'État.»

 

 Mais il n'y avait alors que deux ou trois prêtres dans la partie occidentale de l'Ile.  Ces prêtres vivant sans chef, ni contrôle spirituel pendant la guerre civile de 1807 à 1820, faisaient ce qu'ils voulaient.  Pétion dans l'Ouest et Sud était très indifférent sur la religion, au point qu'il avait penchant à voir établir de préférence la religion protestante dans le pays;  Christophe dans le Nord commandait impérativement aux prêtres, les obligeant à faire ce qu'il ordonnait de faire; comme Pétion  /4/ il n'aimait pas la Religion Catholique et il avait le même penchant pour la protestante, cela disaient-ils pour n'avoir rien de commun avec les Français.

 

 Après la mort de Pétion en 1818 et de Christophe en 1820, Boyer qui prit les rênes du gouvernement ne songea au parti qu'il pouvait tirer de la religion pour la morale publique qu'après la prise de possession de la partie de l'Est en 1822 et cela parce qu'il s'était trouvé en but avec l'Archevêque Valera à Sto. Domingo qui ne voulut point prendre le titre d'Archevêque d'Haïti, se disant engagé par serment envers le Roi d'Espagne.  Force fut à Boyer d'écrire en 1823 à la cour de Rome pour aplanir cette difficulté."[1]

1805

 Première Constitution de Dessalines: Art. 50: "La loi n'admet pas de religion dominante et la liberté des cultes est tolérée".

1806

 Deuxième Constitution de Dessalines: Art. 35: "La religion catholique, apostolique et romaine étant celle de tous les haïtiens, est la religion de l'Etat. Elle sera spécialement protégée, ainsi que ses ministres."

1807

 Constitution de Christophe dans le Royaume du Nord: "La religion catholique est la seule reconnue, les autres cultes sont tolérés, mais non publiquement."

1816

 Constitution de Pétion dans la République de l'Ouest: permet l'exercice d'autres cultes, mais voudrait avoir un évêque pour élever à la prêtrise les jeunes haïtiens.

1821

 Désir de rapprochement et début des pourparlers avec Rome.

1823

 Boyer écrit au Pape Léon XII pour lui demander d'étendre la juridiction de Mgr. Valera, archevêque de Santo-Domingo sur Haïti.

 

 "A travers la législation haïtienne, il y a lieu de constater que le problème religieux a été le souci de tous les gouvernements d'Haïti.  Toutes les constitutions en parlaient.  Cependant, l'Eglise ne peut pas continuer à s'exposer à l'arbitraire des gens du pays et à l'inconduite de ses propres ministres.  Tout cela laisse prévoir l'aboutissement du Concordat de 1860.

 

 Déjà les grandes lignes de ce que sera cette convention sont dessinées à travers les différentes constitutions d'Haïti: une religion privilégiée, spécialement protégée, où le gouvernement jouit de multiples prérogatives et où un traitement est accordé au clergé.  Avec le Concordat, c'est plutôt d'abord la régularisation d'un état de fait et la codification en traité bilatéral d'une pratique purement civile."

1824

 Le Saint-Siège est le premier État à reconnaître la jeune République d'Haïti.

1825

 La France entérine l'acte d'indépendance, moyennant le versement de 150 millions de francs.

1829

 Fondation des Sœurs Oblates de la Providence à Baltimore par le P. Joubert de la Muraille et Élisabeth Lange.  Les premières sœurs sont d'origine créole.

1833

 Mgr John England, évêque de Charleston en Caroline du Sud aux États-Unis chargé de la juridiction spirituelle de l'île d'Haïti

1834

 19 janvier: Arrivée de Mgr England.  Pourparler avec le gouvernement jusqu'en février 1834.

1836

 mai: Ordination de l'Abbé G. Paddington à Port-au-Prince.

1837

 Echec des pourparlers de Mgr England

1840

 Départ du P. Paddington pour New York.

1842

 Mission de Mgr Joseph Rosati, évêque de Saint Louis du Missouri

 

 7 mai: Tremblement de terre en Haïti détruisant les villes du Nord (Cap, Santiago, Port-de-Paix) et tuant des milliers de personnes.

1843

 9 janvier: Incendie à Port-au-Prince

 

 13 mars: le président Boyer part en exil.

 

 août: arrivée du P. Tisserand pour préparer les réformes en vue du Concordat..

1844

 février: Le P. Nicolas-Eugène Tisserand nommé Préfet Apostolique d'Haïti

1845

 mars: échec de la mission du P. Tisserand.  Manoeuvres de l'abbé Cessens.

1847

 1 mars: Faustin Soulouque président puis empereur d'Haïti.

1853

 30 juin: Mort du Vénérable Pierre Toussaint à New York.

1859

 15 janvier: Exil de Soulouque

1860

 28 mars: Le Concordat entre Haïti et le Saint-Siège fut signé à Rome par le Pape Pie IX et à Port-au-Prince par le Président Geffrard et Mgr Monetti accompagné du P. Pascal et de 3 spiritains.

 

[1]  Pierre André, Notes sur Haïti.  Cahier de 1791 (environ) à 1843. Archives de l’Archevêché de Port-au-Prince [36.21], p. 3-4.