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Les procès de canonisation

          Les procès de béatification et canonisation ne servent pas à « faire » des saints, ils ne visent simplement qu’à en reconnaître l’existence de la façon la plus authentique et sûre possible. Ce nom est donné au processus ou à la procédure qui conduit à la reconnais­sance officielle de la sainteté de vie d’un chrétien. Le mot « kanon » en grec signifie au départ « roseau servant de règle pour mesurer » ; ensuite le mot a désigné tout ce qui était normatif, règle, loi, norme. On parle de canon de beauté qui serait l’ensemble des caractéristiques qui, selon chaque culture, permettent d’affirmer que quelqu’un est beau.
          Il y a un canon des Écritures, c’est l’ensemble des livres détermi­nés par l’Église comme normatifs pour sa foi qui forme l’Ancien et le Nouveau Testament.  Il en est de même pour le canon de la Messe, donnant forme et contenu à la Prière Eucharistique. Puis le Droit canon recueillant les normes disciplinaires de l’Église.
          Il y a aussi un canon des Saints, c’est la liste des chrétiens reconnus par l’Église comme ayant vécu totalement l’idéal qui nous est proposé par le Christ.

          Pour un procès de béatification et de canonisation, il faut tout d’abord que les évêques du lieu où la personne a vécu fassent une enquête sur sa vie, ses vertus ou son martyre. L’évêque envoie à la Congrégation pour les causes des saints, à Rome, les pièces de l’enquête (actes et documents). Puis on prépare un dossier qui requiert plusieurs années d’études et est ensuite jugé par des théologiens, des évêques et des cardi­naux, membres de la Congrégation et enfin le dossier est soumis au Pape.
          On a la même procédure pour l’étude d’une guérison miraculeuse après enquête sur les lieux par des médecins experts, des théologiens, des évêques et des cardinaux.
          Au cours de ce long procès, le Promoteur de la foi (celui qu’on appelle vulgairement l’avocat du diable) analyse et critique les preuves des vertus et les miracles avancés dans la cause.
          Il faut donc, au moins deux miracles authentiques pour qu’on puisse procéder à inscrire le nom du candidat parmi les Bienheureux (Béati­fication : étape décisive pour l’Église locale) et des Saints (Canonisation : il est proposé comme modèle à toute l’Église). Nous savons que c’est Dieu qui confirme la vie et la mission de ses envoyés par des signes et des prodiges (Mc 16,20), nous savons aussi qu’après la mort ils vont « demeurer auprès du Seigneur » (2Co 5,6-9 ; Ph 1,21-23) et que « la supplication fervente du juste a beaucoup de puissance » (Jc 5,16). Ainsi ceux qui sont inscrits dans la liste des saints par l’Église deviennent pour nous :

Modèles : « ... dans leur vie Tu nous procures un modèle... »
« Devenez à l’envi mes imitateurs, frères, et fixez vos regards sur ceux qui se conduisent comme vous avez en nous un exemple. » (Ph 3,17)

Famille : « ... dans la communion avec eux une famille... »
« Vous êtes concitoyens des saints, vous êtes de la maison de Dieu... » (Ep 2,19)

Intercesseurs : « ... dans leur intercession un appui... »
« La supplication fervente du juste a beaucoup de puissance... » (Jc 5,16)
« ... Et de la main de l’ange, la fumée des parfums s’éleva devant Dieu, avec la prière des saints... » (Ap 8,4)

          Soutenus par cette foule immense de témoins, nous pouvons courir, nous aussi, jusqu’au bout l’épreuve qui nous est proposée et recevoir avec eux l’impérissable couronne de gloire !

 ©MEH